GALALÂ-NORD
Mines de silex du début de l’époque pharaonique dans le Galalâ-Nord
■ Dates du chantier
2014-aujourd’hui
■ Chef de mission
François BRIOIS (Ehess) et Béatrix MIDANT-REYNES (CNRS)
■ Participants
Pierre-Antoine BEAUVAIS | Aurore CIAVATTI | Frédéric GUYOT | Hassan MOHAMED | Valérie LE PROVOST | Mohamed GABER | Mohamed HAMDAN | Yann TRISTANT
■ Institutions partenaires
- Institut français d’archéologie orientale (Le Caire)
- Laboratoire TRACES, UMR 5608, CNRS, Ehess, Université Toulouse Paul Sabatier
- Fonds Khéops pour l’archéologie
- Labex SMS - Université Toulouse - Jean Jaurès
■ Présentation
En 2014 lors de prospections conduites dans le massif du Galalâ-Nord par François Briois et Béatrix Midant-Reynes, un vaste ensemble d’exploitation de silex a été identifié, s’étendant au cœur du Gebel el-Galalâ el-Baharia, grand plateau calcaire situé au nord du Ouadi Araba, entre vallée du Nil et mer Rouge. C’est dans la partie amont de l’immense réseau de ouadis qui parcourent ce massif en direction de la vallée du Nil, là où les calcaires de l’Éocène contenant de riches formations de silex ont été entaillés, que s’étendent, sur de grandes surfaces, les complexes d’extraction et de taille du silex. L’excellente qualité de ces matériaux a suscité, dès les plus hautes époques de l’histoire égyptienne, l’intérêt des artisans tailleurs de silex qui ont produit des dizaines de milliers d’outils destinés aux centres consommateurs de la vallée du Nil.
C’est le botaniste allemand Georg August Schweinfurth qui, le premier, mentionne dans la revue Science en 1885 et dans le Bulletin de l’Institut égyptien (BIE) en 1886 la présence, dans le Ouadi Warag et le Ouadi Sannour, de concentrations d’éclats de silex qu’il interprète à juste titre comme des ateliers de taille. En dépit de ces références, ces découvertes, qui prennent place vingt ans avant celles du Ouadi Sheikh par Heywood Walter Seton-Karr – les seules mines de silex connues jusqu’alors - sont restées dans le silence durant plus d’un siècle. En 2014, grâce à des indices tirés de l’examen approfondi des images satellites, les deux sites identifiés par Schweinfurth ont été repérés et les prospections se sont étendues sur un espace géographique beaucoup plus large couvrant près de 600 km2, révélant plusieurs centaines de lieux d’extraction et de production d’outils en silex. Les prospections se poursuivent, complétées par des campagnes de fouille sur plusieurs camps de mineurs en lien avec la réception et la redistribution vers la vallée des produits issus de l’exploitation des mines : pour l’essentiel, des lames, des couteaux bifaciaux et, en moindre quantité, des disques inachevés destinés à devenir des bracelets en silex. D’après les premières datations radiocarbone et les céramiques, les occupations s’échelonnent de la période protodynastique jusqu’à l’Ancien Empire.
L’importante densité de sites miniers sur un territoire aussi vaste et l’exploitation de gîtes parfois très modestes et isolés indiquent que les mineurs ont exploré la région de manière systématique pour en extraire les meilleurs matériaux. L’important réseau de pistes qui traverse la partie occidentale du Galalâ a certainement favorisé cette très bonne connaissance des ressources.
Les travaux archéologiques sur les mines et ateliers de silex du Galalâ-Nord relèvent des chantiers de l’Ifao. Ils bénéficient du soutien du fonds Kheops pour l’archéologie et du LABEX SMS de Toulouse.
■ Principales publications
Briois, F. & Midant-Reynes, B., A recent discovery: the flint mines of north Galala, Egyptian Archaeology 54 (2019): 27-31.
Guyot, F.; Marchand, J. & Petit, C., The 4th Dynasty Flint Quarries in the North Galala Plateau. A Ceramic Approach, Bulletin de la Céramique Égyptienne 28: 183-210.
■ Sites web associés
Ouadi Sannour, sites antiques d’exploitation du silex dans le désert Oriental
Institut français d’archéologie orientale (Ifao)
Le massif du Galalâ et la localisation des sites découverts et mentionnés par Schweinfurth
(Fond de carte D. Laisney, Ifao)
Le site WS101. La tranchée d’exploitation bordée par d’anciens déblais d’exploitation
(Photo B. Midant-Reynes)
Le site WS 328. Nucleus à lames avec remontage de la tablette d’ouverture du plan de frappe
(Photo B. Midant-Reynes)
Préforme de couteau bifacial abandonné sur l’atelier en raison d’une cassure intervenue en cours de taille
(Photo B. Midant-Reynes)
Le camp de base WS13 établi sur une terrasse en bordure du Wadi Nikhaybar
(Photo B. Midant-Reynes)